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Trois Français sur quatre (74 %) se déclarent intéressés par le scrutin, mais ils ne sont que 42 % à se dire certains d’aller voter. LRM et Rassemblement national restent en tête.

A deux mois exactement du scrutin européen, les principaux rôles sont désormais distribués, depuis la désignation de Raphaël Glucksmann à la tête d’une liste associant les socialistes au mouvement Place publique et celle de la ministre Nathalie Loiseau comme chef de file de la liste La République en marche (LRM).

Pour autant, entre le mouvement des « gilets jaunes » qui ne désarme pas et le grand débat national qui se prolonge, les Français n’ont manifestement pas encore la tête à cette échéance européenne. Tel est le principal enseignement de la deuxième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos Sopra-Steria du 21 au 25 mars auprès de 10 049 personnes pour Le Monde, le Cevipof (Sciences Po) et la Fondation Jean-Jaurès.

Une faible mobilisation. Comme il y a un mois, trois Français sur quatre (74 %) se déclarent intéressés par le scrutin européen, mais ils ne sont que 42 % à se dire certains d’aller voter. Si la participation s’annonce, à ce stade, plus forte chez les sympathisants de LRM (55 %), du Rassemblement national (RN, 52 %) et des Républicains (50 %), elle est, en revanche, nettement moins soutenue dans l’électorat de gauche et, en particulier, dans celui des écologistes (39 %). De même, si 57 % des plus de 65 ans se disent certains d’aller voter, le pourcentage tombe à 31 % chez les moins de 35 ans.

Des choix stables. Les intentions de vote n’ont pas enregistré d’évolution majeure depuis la fin février. Avec 23,5 % (+ 0,5 point), soit pratiquement le score d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, la liste de La République en marche et du MoDem continue à faire la course en tête, qu’il y ait ou non une liste « gilets jaunes ». Elle devance le Rassemblement national : celle-ci progresse de 1 point, à 22 %, sans liste « gilets jaunes » et de 1,5 point, à 21 %, si les « gilets jaunes » parvenaient à présenter une liste. Le parti lepéniste bénéficie à la fois de l’affaissement d’une telle liste (en recul de 2 points, à 2,5 % d’intentions de vote) et des difficultés de la liste de Nicolas Dupont-Aignan, qui s’effrite de 1,5 point, à 4,5 % ou 5 %.

Le début de campagne jugé encourageant de François-Xavier Bellamy, à la tête de la liste du parti Les Républicains, n’a pas convaincu les électeurs. Comme fin février, il ne recueille toujours que 12 % des intentions de vote. Il en est de même pour La France insoumise et les écologistes qui restent au coude-à-coude à 8 %, tandis que les communistes sont encalminés à 2 %. Le seul mouvement perceptible à gauche résulte de l’accord passé entre les socialistes et le mouvement Place publique : la liste conduite par Raphaël Glucksmann progresse de 1 point ou 1,5 point (sans ou avec les « gilets jaunes ») pour s’établir à 6,5 %, tandis que la liste de Génération.s conduite par Benoît Hamon s’érode à 4 %.


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