Une victoire pour les indépendantistes, un désaveu pour Madrid. Les trois partis sécessionnistes ont obtenu 70 élus sur 135 aux élections régionales catalanes, jeudi 21 novembre, retrouvant ainsi leur majorité au Parlement régional. Les résultats des élections, dont le taux de participation a battu un record historique avec 82% des votants, constitue un défi majeur pour le gouvernement de Mariano Rajoy, qui avait organisé ce scrutin pour affaiblir les indépendantistes. "L'Etat espagnol a été vaincu. Rajoy et ses alliés ont perdu !", s'est exclamé jeudi soir Carles Puigdemont, le président destitué de la Catalogne, depuis Bruxelles. Franceinfo vous explique les conséquences de ce vote.
1.Que peut faire Mariano Rajoy après ce résultat ?
Le chef du gouvernement espagnol n'a pas pris la parole jeudi soir, après l'annonce des premiers résultats. Mariano Rajoy a fait profil bas après cette lourde défaite : son parti n'obtient que trois élus au Parlement catalan, contre 11 dans la précédente mandature.En organisant de nouvelles élections, il espérait pourtant que la "majorité silencieuse" donnerait un coup d'arrêt au mouvement séparatiste.
Les résultats de l'élection lui ont donné tort, ont réduit sa marge de manoeuvre et affaibli sa légitimité. "Madrid doit prendre note que la stratégie qui a suivi jusqu'à maintenant ne marche pas", estime Marc Sanjaume. De fait, Mariano Rajoy va devoir assumer sa défaite, peut-être en acceptant de négocier avec les indépendantistes. Il va bien falloir qu'à Madrid "ils cèdent sur des choses qui leurs déplaisent. S'asseoir et dialoguer", affirme à l'AFP le sociologue Narciso Michavila, dirigeant d'un institut de sondages à Madrid.
Quel que soit le résultat du scrutin, le chef du gouvernement espagnol avait promis d'annuler la mise sous tutelle de la Catalogne. Il devrait d'exprimer vendredi dans l'après-midi.