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Le #Morandinigate présente d’étranges similitudes avec l’affaire Brisseau qui, en son temps, divisa les cinéphiles et le milieu du cinéma.

Le réalisateur Jean-Claude Brisseau était accusé, entre autres, d’avoir fait passer des « essais érotiques (pour son film “ Choses secrètes ” en 2002) consistant pour les jeunes femmes à se masturber dans des lieux privés ou publics ou à se livrer avec d’autres postulantes à des caresses sexuelles », selon un article paru dans Le Monde.

Pour le cinéaste, ces essais étaient motivés par une réflexion sur le désir féminin, ce qui n’a pas convaincu la cour qui le condamna, en 2005, « à un an de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende ».

Des critiques et professionnels du cinéma avaient alors lancé une pétition pour défendre le cinéaste. Pour eux, il s’agissait de replacer le problème des essais érotiques sur un plan artistique en rappelant que Brisseau est l’auteur de ces chefs d’œuvres que sont « Noce Blanche », « Les Savates du bon dieu » et qu’il est « un artiste, un artiste blessé ».

« Il a brisé sa carrière »

L’un de ses pétitionnaires était le critique de Libération, Louis Skorecki, qui consacra une tribune à cette affaire dans les pages du quotidien. Dans ce texte, il rappelle que Hollywood a toujours pratiqué le droit de cuissage sur les actrices et va jusqu’à comparer les essais gonzo de Brisseau aux harcèlements d’Hitchcock envers Tippi Hedren d’où le titre « Brisseau, le faux coupable » :

« Dans “ les Oiseaux ”, il s’était contenté de la torturer avec ses oiseaux. Sadisme, amour, génie. Sur le tournage de »Marnie », il lui a carrément mis la main aux fesses. Il lui a demandé de le caresser, de le masturber, des choses comme ça. Ça, tout le monde le sait. Qui connaît le cinéma le sait.

Ce qu’on sait aussi, ça figure dans toutes les histoires du cinéma, c’est que la jeune Tippi Hedren, actrice débutante et fragile, plus fragile et plus débutante que celles qui accusent aujourd’hui Brisseau, a eu le malheur de s’offusquer de ces « avances ». Elle a simplement dit non à Hitchcock. Jamais elle ne l’a traîné en justice. Tippi Hedren était sous contrat avec lui. Qu’a-t-il fait, lui ? Il a brisé sa carrière, elle n’a plus jamais tourné. Ni avec lui, ni avec un autre. »

Lire la suite : De Brisseau à Morandini : le sexe et le cadre

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