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Les déboires du champion chinois Huawei ouvrent une brèche pour ses concurrents, qui multiplient les signatures de contrat avec les opérateurs de téléphonie mobile.

Corée du Sud, Etats-Unis, Royaume-Uni… Alors que les premiers réseaux 5G commencent à se tisser, la concurrence s’intensifie entre les équipementiers télécoms, à l’affût de contrats auprès des opérateurs de téléphonie mobile afin de leur fournir les antennes et autres matériels indispensables au déploiement de cette nouvelle technologie.

Jusqu’à présent grand favori, le chinois Huawei, qui détenait à lui seul près de 30 % du marché mondial des équipements réseaux en 2018, contre respectivement 17 % et 13,4 % pour le finlandais Nokia et le suédois Ericsson, ses principaux rivaux, pourrait voir ses ambitions sur le marché de la 5G sérieusement contrecarrées par la charge américaine menée à son encontre ces derniers mois.

« Maintenant que les Etats-Unis ont interdit la fourniture de composants américains à Huawei, sa capacité à produire et à fournir du matériel aux opérateurs une fois son stock de puces épuisé risque d’être réduite. Cette incertitude peut amener certains opérateurs à se tourner vers ses concurrents », estime Janardan Menon, analyste au sein de la société de courtage Liberum.

Ambitions de Samsung

Après s’être laissé distancer par leur rival chinois, les Européens, Nokia et Ericsson en tête, redoublent d’efforts pour réduire l’écart

Au Japon, Nokia et Ericsson ont ainsi décroché, fin mai, un contrat auprès de SoftBank, l’un des poids lourds des télécoms du pays, au nez et à la barbe d’Huawei. Un coup dur pour la firme de Shenzhen, écartée de la course alors qu’elle fournissait traditionnellement l’opérateur.

Après s’être laissé distancer par leur rival chinois, les Européens redoublent d’efforts pour réduire l’écart, profitant de l’affaiblissement du champion du secteur pour avancer leurs pions. Malgré quelques retards dans le déploiement de ses équipements, le finlandais vient ainsi de conclure son quarante-deuxième contrat pour la 5G.

« Nous avons remporté en moyenne un contrat majeur par semaine depuis fin mars et nous sommes en discussion avec plus d’une centaine d’opérateurs. La 5G est notre priorité », explique Thierry Boisnon, président de Nokia en France. Avec vingt et un contrats dans sa besace, son voisin suédois affiche deux fois moins de signatures, mais peut se targuer d’avoir allumé la plupart des réseaux en activité. « Nous fournissons huit des dix réseaux 5G déjà déployés dans le monde », souligne Franck Bouétard, le patron en France d’Ericsson.

Si les difficultés d’Huawei laissent une occasion à ses rivaux de prendre quelques longueurs d’avance, les équipementiers européens se gardent de tout triomphalisme prématuré. « Il peut certes y avoir un avantage à court terme, mais, à moyen terme, personne ne sortira gagnant d’une telle situation », juge M. Bouétard, pour qui l’incertitude pesant sur Huawei pourrait, de manière plus générale, refroidir les ardeurs des opérateurs dans leurs investissements.


Lire la suite : Dans les télécommunications, la course à la 5G s’accélère


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