Le Parlement cubain a adopté dimanche le projet de nouvelle Constitution. Un texte qui reconnait la propriété privée comme faisant partie de l'économie du pays, sans abandonner son orientation socialiste, et qui ouvre la voie au mariage homosexuel.
Un vent de modernité souffle sur Cuba. Le Parlement cubain a adopté, dimanche 22 juillet, à l'unanimité, lors d'une session ordinaire de l'Assemblée nationale, le projet d’une nouvelle Constitution. Le texte, qui comprend 224 articles, jette les bases pour l'intégration de différents acteurs économiques, en reconnaissant le rôle du marché dans l'économie de l'île, les investissements étrangers et d'autres formes de propriété, notamment privée. Cela pourrait permettre la légalisation des petites et moyennes entreprises.
Le texte maintient toutefois invariablement ses fondements économiques : "La propriété socialiste de tout le peuple et la planification de l'économie". Cependant, la référence à la future "société communiste" est retirée du nouveau texte fondamental.
Après quatre décennies d'une économie étatisée dans sa quasi-totalité, les réformes de l’ancien président Raul Castro ont stimulé l'entrepreneuriat privé, qui emploie désormais 591 000 personnes, selon les chiffres officiels, soit 13 % de la population active.
Au niveau institutionnel, la future constitution rétablit le titre de président de la République et celui de Premier ministre. Le nouveau texte constitutionnel réaffirme "le caractère socialiste" du système politique cubain ainsi que le rôle dirigeant du parti communiste, parti unique.
Un texte qui ouvre la voie au mariage homosexuel
Enfin, différence de taille avec la Constitution de 1976 : ce texte définit le mariage comme l'union consentie entre deux personnes, sans préciser le sexe, ouvrant légalement la voie au mariage homosexuel, requête majeure de la communauté LGBT cubaine.
"Nous sommes face à un projet qui contribuera, après la consultation populaire et le référendum, à renforcer l'unité des Cubains autour de la révolution", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, à l'issue de la session parlementaire de deux jours.
Miguel Diaz-Canel, qui a succédé au pouvoir à Raul Castro le 19 avril, a souligné que, lors de la consultation, "chaque Cubain pourra exprimer librement ses opinions et contribuer à un texte constitutionnel qui reflète le présent et l'avenir de la patrie".
Le projet doit désormais faire l'objet d'un débat populaire, du 13 août au 15 novembre. Un référendum sera ensuite organisé avant l'adoption finale.
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