Après des mois d’euphorie, place au doute. Les marchés européens ont ouvert en nette baisse mardi 6 février. Peu avant, les places financières asiatiques, Tokyo en tête, avaient plongé (l’indice Nikkei a chuté de 4,73 %), emboîtant le pas à Wall Street. Lundi 5 février, le Dow Jones a en effet perdu 4,6 %, à 24 345 points, tandis que le Nasdaq, l’indice riche en technologies, perdait 3,8 %. Cette séance, la pire depuis août 2011, fait suite à celle de vendredi, où l’indice américain avait déjà perdu 2,54 %.
Ces événements ne font pas l’affaire de Donald Trump, qui n’a eu de cesse de citer la Bourse comme juge de paix de son action. Dans un discours dans le Midwest, le président n’a pas évoqué la chute de Wall Street. Mais Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, a réagi :
« Le président se concentre sur nos fondamentaux économiques à long terme, qui restent exceptionnellement forts, avec le renforcement de la croissance économique, un taux de chômage historiquement bas et des salaires en hausse pour les travailleurs américains. »Le déclencheur de ce mouvement de vente a été la publication vendredi matin par le département du travail de chiffres exceptionnellement bons pour l’emploi : non seulement l’économie américaine a créé 200 000 emplois en janvier, soit plus qu’attendu, mais surtout les salaires ont progressé au rythme annuel de 2,9 %, contre 2,5 %. Du jamais-vu depuis la fin de la récession, en juin 2009. Cette tension sur les salaires était attendue en vain depuis des années, ceux-ci ne progressant pas aux Etats-Unis en dépit d’un taux chômage au plus bas depuis le début du siècle (4,1 %).
En attente de la nouvelle politique de la Fed
Ce retour à la normale a immédiatement suscité des craintes inflationnistes du côté des opérateurs financiers. Si les actions sont élevées, c’est en raison des taux d’intérêt bas. Il est trop tôt pour parler de krach. Certes, la Bourse a effacé ses gains depuis le début de l’année et perdu 9 % depuis le plus haut historique atteint le 26 janvier, mais elle gagne encore 21,5 % sur un an et 64 % sur trois ans. Visiblement, la baisse a été accélérée par les ventes automatiques.
Hasard du calendrier, ce lundi était le jour où Jerome Powell prêtait serment pour devenir président de la Réserve fédérale. Le successeur de Janet Yellen, dans une allocution podcastée, a déclaré :
« Aujourd’hui, le chômage est bas, l’économie est en croissance et l’inflation est basse. Par nos décisions de politique monétaire, nous soutiendrons une croissance économique continue, un marché du travail sain et la stabilité des prix. »Le retour de la hausse des prix pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à augmenter ses taux plus rapidement que prévu. En décembre 2017, en augmentant ses taux directeurs d’un quart de point (compris entre 1,25 % et 1,5 %), elle a laissé entendre qu’elle pourrait procéder à trois resserrements supplémentaires du crédit.
Lire la suite : Coup de froid en Bourse, le doute s'empare des marchés - Le Monde
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