L'humoriste ne peut plus jouer dans la ville de son enfance, car les habitants lui en veulent. Une journaliste du Monde explique comment il a perdu sa légitimité au sein de son propre environnement.
La rançon de la gloire. Jamel Debbouze peut être chaque année cité parmi les personnalités préférées des Français, le plébiscite s’arrête aux portes de sa propre ville, Trappes (Yvelines). Six ans après son dernier one-man-show, l’humoriste et comédien a mis de côté le cinéma et son académie de jeunes pousses au profit d’un cinquième spectacle intitulé « Jamel ou jamais ». Cette reconquête du territoire comble de bonheur le principal concerné, qui tonnait auprès de l’AFP en décembre dernier : « Ca m’a vraiment manqué (...) La scène, c’est une drogue. C’est clair ! ». De Paris à Marseille, en passant par Bordeaux, Beauvais, Lyon ou encore Toulouse et Montpellier, le mari de Melissa Theuriau retrouve ses vieilles habitudes sur la scène et renoue le contact avec son large public. A 42 ans, sa cote de popularité n’est presque plus à vérifier tant il s’est imposé comme une figure incontournable dans la culture populaire. Mais sa tournée nationale n’inclue pas le coin qui l’a révélé, celui d’où tout est parti. Etrange pour un artiste très préoccupé par ses origines sociales et complètement tourné vers les préoccupations des banlieusards. Sans se définir pour autant comme un porte-drapeau officiel, Jamel reste, des décennies après son éclosion, le symbole d’une jeunesse des quartiers qui réussit. Une réussite qui a un prix, parfois conséquent.
? Relire : Arnaque - Le compte de Jamel Debbouze vidé par son assistante
La journaliste du Monde Arian Chemin a révélé sur le plateau de BFMTV à quel point il était devenu compliqué pour le trublion d’avoir droit de cité chez lui. L’auteure de « La communauté », a voulu l’interviewer sur les liens qu’il entretient avec les habitants de Trappes et sur son rapport à sa ville d’enfance. Mais il n’a pas souhaité donner suite à cette invitation, expliquant à son interlocutrice qu’il avait quitté sa ville « il y a 20 ans » et par conséquent, qu’il ne s’y sentait « plus légitime ». Un propos rapporté qui colle avec celui de son ami d’enfance, un certain Omar Sy. Mais Ariane Chemin va plus loin en expliquant que le dernier projet de Jamel Debbouze à Trappes s’est soldé par un cuisant échec. « Quand il a voulu revenir pour faire un spectacle, ça s’est très très mal passé », indique-t-elle. La raison ? Les habitants ne supporteraient pas l’image qu’ils leur attribuent. « Quand on écoute tous ses sketches, on y voit la ville dans chacun de ses détails mais il moque aussi d’une certaine façon, il ironise, explique l’auteure. Il en fait des personnages de comédie (...) Il imite les accents et ça, c’est toujours un peu difficile. Les habitants ont un peu de mal à se voir caricaturés ». Comme quoi, l’humour a ses limites...
Lire la suite sur Vsd.fr - Comment Jamel Debbouze est devenu persona non grata à Trappes