« A partir d’aujourd’hui, les Etats-Unis cesseront toute mise en œuvre de l’accord de Paris (…) et du fardeau économique et financier qu’il impose à notre pays », a déclaré le président des Etats-Unis. Cette sortie était un objectif de campagne défendu par M. Bannon, alors qu’Ivanka Trump s’y opposait.
Tout en jugeant l’accord sur le réchauffement climatique – conclu à la COP21, en décembre 2015, à Paris – inefficace en l’état pour protéger l’environnement et néfaste aux intérêts américains, le président a détaillé les raisons justifiant sa décision prise après des semaines de tergiversations, un délai mis à profit par deux camps irréconciliables pour tenter de le faire fléchir.
Le président a précisé être prêt à ouvrir de nouvelles négociations « pour revenir dans l’accord de Paris », ou pour aboutir« à un nouveau traité », dans les deux cas selon des termes qui soient « justes pour les Etats-Unis, leurs entreprises, leurs salariés, leur population, leurs contribuables ».
Le legs d’Obama
Donald Trump a avancé sans trop y croire l’argument d’une renégociation car il le sait sans doute : cette piste est impraticable. « Les négociations se sont closes fin 2015. Qui plus est, l’accord est entré en vigueur en novembre 2016 », relève Manuel Pulgar-Vidal, président de la COP20 de Lima, qui précéda celle de Paris.
« C’est fantaisiste d’envisager de renégocier, confirme Laurence Tubiana, l’ancienne négociatrice en chef de la France, témoin privilégié des âpres discussions entre les 195 Etats-membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour dégager un consensus. Trump n’a visiblement pas préparé un argumentaire solide pour son discours. »
L’accord de Paris ne peut être renégocié sur une base unilatérale, a rappelé le secrétariat de la Convention-cadre, avant que la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le premier ministre italien Paolo Gentiloni n’emboîtent le pas, s’estimant, dans une déclaration commune, « fermement convaincus que l’accord ne peut pas être renégocié ».
M. Trump n’a cessé depuis son arrivée à la Maison Blanche de tailler en pièce le legs de son prédécesseur, Barack Obama. Jeudi, il a décrit son pays comme la dupe de puissances émergentes, au premier rang desquelles l’Inde et la Chine, qui seraient selon lui autorisées à continuer de polluer, tout en recevant « des milliards et des milliards et des milliards de dollars ».ique : « Venez travailler ici, avec nous, à trouver des solutions pour le climat. »