L'Éducation nationale marche sur la tête : une surveillante se fait insulter par un élève de 11 ans, et c'est elle qui est mise à pied et menacée d'exclusion !
Nora Bussigny est surveillante dans un collège REP (ex-ZEP) d'une banlieue sensible. Le regard de cette étudiante de 20 ans nous éclaire sur la vie d'un établissement scolaire classé « éducation prioritaire », où le public y est un peu plus difficile qu'ailleurs. Dans cette plongée en immersion, nous côtoyons des profs souvent impuissants, un principal très tolérant, des « CPE » et des « pions » parfois dépassés par la violence quasi quotidienne, et de nombreux élèves à la dérive…
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Depuis le début de l'année scolaire, je m'entends particulièrement bien avec Corinne, une collègue de trente ans mon aînée. Elle n'est pas vraiment surveillante, mais possède un contrat de 24 heures réservé aux non-titulaires du baccalauréat et aux chômeurs de longue durée. Étant responsable du bureau, cette petite rousse est chargée d'appeler les parents des élèves absents, d'enregistrer les bulletins de retard, d'absence ou d'exclusion.
Très consciencieuse, elle affiche un sérieux à toute épreuve, mais aussi un caractère bien trempé. Ses remarques désapprobatrices à l'encontre de certains de mes collègues ne lui valent d'ailleurs pas l'unanimité, celle-ci insistant notamment sur leur utilisation du téléphone ou leur laxisme auprès des élèves. Pour ma part, acceptant toujours la critique, surtout quand elle est fondée, je ne peux qu'apprécier sa franchise et son intégrité.
Corinne, au passé houleux dû à deux séparations difficiles et à un mal-être permanent, met tout son cœur au travail. La (...)