A la veille de la 70e édition du Festival, l'actrice retrace quelques-uns de ses meilleurs souvenirs sur la croisette. Il y est question d'intrusion bizarre dans sa chambre et d'insultes à la fenêtre du Majestic pour faire cesser un concert...
Son nom est indissociable de Cannes. Pourtant, une fois n’est pas coutume, il est très probable qu’Isabelle Adjani ne se présente pas aux mondanités du dîner officiel, le 23 mai prochain. Non pas qu’elle boude l’invitation lancée pour le 70ème anniversaire du Festival, mais l’actrice débutera tout juste le tournage du dernier film de Romain Gavras en Espagne. Une excuse qui sera forcément acceptée par les pontes du septième art. Celle qui a tout connu sur la croisette, de son double prix d’interprétation à sa présidence du jury en 1997, en passant par l’incroyable grève des photographes en 1983, a participé à la légende de l’événement le plus attendu dans le monde du cinéma. Pour nos confrères du JDD, elle a d’ailleurs accepté de se souvenir du bon vieux temps et de donner quelques anecdotes assez rigolotes sur les coulisses. Il faut dire qu’il y a de la matière. « Cannes, c’est un enchevêtrement fébrile de corps et d’émotions en tenue de soirée », explique d’emblée la célèbre sexagénaire.
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Elle reste pourtant bloquée sur ses impressions et certitudes d’ado. « Pour moi, ce n’était pas l’endroit où on pouvait voir du cinéma mais plutôt des gens de cinéma », argue la comédienne. Un paraître qu’elle regrette au final. Adjani commente avec un soupçon d’amertume : « J’aimerais tellement m’offrir un Cannes anonyme, en jean et tee-shirt, une casquette sur la tête. Je serais toute la journée en projection ! Vivre de cinéma et de rêves de cinéma, comme à 18 ans, ce serait génial ! » Pourtant, sans les strass et les paillettes, sans les stars et un public fervent, elle concède que la magie ne s’opèrerait pas. L’une des spécificités qui nourrit la mémoire collective à chaque édition reste probablement l’odeur de souffre, à la limite de culture de « débauche », qui hante les lieux et le Palais lors des soirées endiablées et selectives. Isabelle Adjani se souvient encore très bien de l’année 1994, lorsqu’elle a présenté La Reine Margot. « J’ai été réveillée une nuit en sursaut, raconte-t-elle. Un homme se tenait debout, rigolard, devant mon lit : c’était cet inoubliable fêtard de Jean-François Bizot (fondateur du magazine Actuel et de Radio Nova). J’étais ahurie et hop, tel Peter Pan, il s’est envolé de ma chambre »...
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