AFP : Le XV de France vient de subir six défaites de suite, dont cinq en test-matches, et de concéder un match nul face au Japon. Avez-vous hésité à accepter le poste ?
Jacques Brunel : "Bien sûr. Cela a été une surprise. Jamais de la vie je ne m'attendais à ce qu'on m'appelle. D'une part parce que je ne pouvais imaginer qu'il allait se passer ça (mise à l'écart de Guy Novès, NDLR), même si je sais qu'en tant qu'entraîneur nous sommes soumis à ces aléas. D'autre part, parce que je suis engagé (avec Bordeaux-Bègles, NDLR), il a donc déjà fallu savoir si je pouvais me dégager. Après, l'équipe de France... J'ai fait trois Coupes du monde (comme adjoint du XV de France et sélectionneur de l'Italie, NDLR), préparé environ 130 matches internationaux, donc je ne cherche pas à battre des records, je n'attends pas une nomination ou un titre de plus, je n'ai pas besoin de soigner mon image, ni de notoriété. Je n'attends rien! Mais c'est difficile de ne pas y aller."
Comment redonner confiance à un groupe moralement touché ?
J.B. : "Le changement va peut-être pouvoir apporter un peu de confiance, perdue. Après, on a l'ambition de gagner le premier match (du Tournoi des six nations 2018, le 3 février contre l'Irlande, NDLR). A partir du moment où il y a la victoire, tout va s'enchaîner. Donc mon premier objectif ne va pas plus loin que l'Irlande."
Faut-il réduire la voilure au plan du jeu ?
J.B. : "De toutes façons, de part le temps imparti, les bases du jeu devront être simples et assimilées par les joueurs. Il faut partir de choses assez simples. Mais le rugby international suppose de travailler sur l'intensité, la vitesse et le mouvement, c'est évident. Il faut jouer de façon équilibrée, avoir une assise défensive forte. Ce sont des basiques."
" Prendre les joueurs les plus en forme"
Guy Novès a testé 74 joueurs. A moins de deux ans de la Coupe du monde, faut-il restreindre le groupe ?
J.B. : "Il reste encore deux ans avant la Coupe du monde. Il ne faut pas se baser dessus. Peut-être, au-delà de ce mandat, qu'on s'est trop focalisé sur l'objectif Coupe du monde et qu'on n'est pas assez resté sur l'instant présent. Et c'est le Tournoi: tous les ans, la France se doit d'être compétitive pour la victoire finale. Donc pour ce Tournoi, il faut prendre les meilleurs joueurs, les plus en forme. Il n'y a pas à se projeter sur dans deux ans. Dans une équipe, il faut un mélange de joueurs jeunes et plus expérimentés. Il y a des jeunes de qualité, mais il faut trouver cet équilibre."
Lire la suite : Brunel : l'objectif est de "gagner le Tournoi" dès 2018 - Rugbyrama.fr