Près d'une semaine après l'attentat de Nice, et à la suite du vote nocturne massif de l'Assemblée, le Sénat doit voter à son tour mercredi une prolongation de l'état d'urgence pour six mois, dans un climat toujours à vif.
Peu avant 5H00, au terme d'un examen marathon depuis la veille au soir, les députés ont massivement adopté, par 489 voix contre 26, et 4 abstentions, ce quatrième projet de loi de prorogation, dans un hémicycle bien plus garni que d'ordinaire. Les contestataires, quasiment tous à gauche (Front de gauche, des écologistes et des frondeurs PS), se situent au même étiage que lors des dernières fois.
Mais cet unanimisme au moment du vote global masque de profondes divergences droite-gauche notamment sur le placement du curseur des réponses au terrorisme.
Alors que Les Républicains ont encore réclamé de "changer le droit", le Premier ministre a rejeté toute "législation d'exception", notamment des centres de rétention pour les personnes suspectes.
Le Sénat débattra à 17H00 de cette prolongation jusqu'à fin janvier de ce régime d'exception, en vigueur depuis les attentats du 13 novembre.
Une prolongation de trois mois avait été décidée par François Hollande quelques heures après l'attaque au camion, revendiquée par l'organisation Etat islamique, ayant fait 84 morts et 300 blessés le 14 juillet à Nice sur la Promenade des Anglais.