Dans 85% des cas, les victimes sont des femmes et pour deux tiers d'entre elles le caractère sexuel de l'agression implique un contact physique avec l'auteur. Selon l'étude, les hommes sont "essentiellement exposés à des cas d'exhibition".
La quasi-totalité des victimes (94%) ne connaît pas les auteurs des atteintes, poursuit l'étude, relevant que "les jeunes femmes" sont particulièrement exposées. Ces chiffres sont tirés de l'exploitation de l'enquête "Cadre de vie et sécurité", réalisée chaque année en partenariat avec l'Insee puis avec le service de statistique ministériel de la sécurité intérieure, dans laquelle entre 11.000 et 14.000 personnes de 18 à 75 ans sont interrogées.
Les Franciliennes sont les plus exposées
Ce phénomène "se manifeste essentiellement en Ile-de-France", puisque plus d'une femme victime d'atteintes sexuelles dans les transports en commun sur deux est Francilienne (60%). La majorité des victimes ne porte pas plainte car elle juge la démarche inutile et complexe pour retrouver l'agresseur. Ces actes sont pourtant passibles d'une peine de 5 ans de prison.L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales note dans son étude que ces atteintes influencent le comportement des femmes qui développent "des stratégies d'évitement, de résignation ou encore de contournement".
Fin novembre, dans la foulée de la libération de la parole née de l'affaire Weinstein, le président Emmanuel Macron a décrété l'égalité hommes-femmes "grande cause du quinquennat".
Le président avait annoncé la création d'un "délit d'outrage sexiste" passible d'une amende "dissuasive" contre le harcèlement de rue. La future police de sécurité du quotidien (PSQ), qui doit être expérimentée à partir de janvier, "aura dans ses priorités la lutte contre le harcèlement et en particulier dans les transports", avait assuré mi-octobre M. Macron.