Les enquêteurs analysent les enregistrements audio et les messages qu’elle leur a fournis, ainsi qu’une robe noire tachée de sperme, selon une source proche du dossier. Mercredi, une expertise a été ordonnée par les juges pour vérifier si cette tache correspond à l’ADN de M. Ramadan, a ajouté cette source. Selon Libération, qui pu consulter plusieurs éléments de ce dossier, le prédicateur pourrait changer de ligne de défense concernant cette affaire et admettre une relation sexuelle, selon lui consenti.
En Suisse, une femme a également déposé plainte la semaine dernière contre M. Ramadan, l’accusant de l’avoir violée et séquestrée en 2009 dans une chambre d’hôtel de Genève. Début avril, la justice belge avait également fait savoir que l’accusé avait payé une femme pour qu’elle taise leur « relation ».
La détention de ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans a suscité un vif émoi au sein de la communauté musulmane. Certains ont dénoncé un « deux poids, deux mesures », voire un « complot » contre une des rares figures médiatiques de l’islam européen, accusée par ses détracteurs de fondamentalisme camouflé sous un discours réformiste.
Son étoile avait cependant déjà commencé à pâlir et rares sont les responsables communautaires à avoir affiché leur soutien. Néanmoins, le mouvement des Musulmans de France (ex-UOIF) a marqué les esprits fin mars quand son président, Amar Lasfar, a exprimé l’espoir que Tariq Ramadan, dont la « pensée reste intacte », soit bientôt « libéré » de prison et « blanchi ».
Lire la suite : Atteint de sclérose en plaques, Tariq Ramadan peut être soigné en prison - Le Monde