La compagne de l'assaillant jihadiste Radouane Lakdim, placée en garde à vue après les attaques vendredi qui ont fait quatre morts et quatre blessés dans l'Aude, est fichée pour radicalisation, a-t-on appris ce lundi de sources concordantes. Cette jeune femme de 18 ans est «fichée S» (pour «Sûreté de l'État»), ont indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête et une source judiciaire. Selon la source proche de l'enquête, elle était suivie par les services de renseignement avant l'attentat. Interrogée depuis vendredi par les enquêteurs, la jeune femme «manifeste des signes de radicalisation», selon une source judiciaire.
Radouane Lakdim, abattu par les forces de l'ordre après une équipée meurtrière à Carcassonne et Trèbes, dans le sud-ouest de la France, était lui aussi fiché S depuis 2014, en raison de ses liens avec la mouvance islamiste radicale mais à l'un des niveaux les plus bas de l'échelle de dangerosité. Le signalement de sa compagne se situe également à un niveau «très bas du spectre» de dangerosité, précise-t-on de source proche du dossier. Une autre personne de l'entourage de Radouane Lakdim, lequel a été tué lors de l'assaut donné contre le supermarché où il s'était retranché, a été placée en garde à vue vendredi. Il s'agit de l'un de ses amis, âgé de 17 ans et habitant dans la même cité d'Ozanam, près de Carcassonne.
«Aucun signe précurseur d'un passage à l'acte»
Petit délinquant, Radouane Lakdim avait été condamné une première fois à un mois de prison avec sursis en 2011 pour port d'arme prohibé, puis une seconde fois à un mois de prison ferme pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer en 2015. Soumis à une surveillance des services de renseignement, régulière sans être permanente, il s'est révélé être proche de la mouvance islamiste radicale, notamment sur les réseaux sociaux. Lors de son passage en prison en août 2016, Radouane Lakdim ne se fait pas remarquer.
Vendredi, quelques heures après l'attaque, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré à propos du djihadiste qu'il avait «agi seul» et était passé à l'acte «brusquement». Le procureur de la République de Paris, François Molins, a quant à lui déclaré que son suivi par les services de renseignement en 2016-2017 «n'a[vait] permis de mettre en évidence aucun signe précurseur d'un éventuel passage à l'acte terroriste».