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Une étude de SOS Racisme démontre que les discriminations liées à l'âge, au genre, à l'origine et au lieu de résidence s'étendent bien au-delà du marché professionnel.

"On ne s'attendait pas à trouver autant d'inégalités de traitement entre les candidats. Ça signifie globalement qu'il y a des pratiques commerciales qui s'éloignent du principe d'égalité de traitement des clients potentiels", déclare à France Info Yannick L'Horty, chercheur au CNRS, après la publication de la dernière étude de SOS Racisme.

L'objectif de l'association était de mettre à l'épreuve sept marchés encore inexplorés en fonction de quatre critères de discrimination, en utilisant la méthode du "testing" -récemment promue par Emmanuel Macron, qui dit vouloir lutter contre les discriminations. L'idée est de présenter pour une même offre plusieurs candidatures où sont visibles l'âge, l'origine, le genre, le lieu de résidence et l'apparence des candidats et de comparer les résultats.

La méthodologie
 

Les chercheurs ont envoyé des demandes dans sept secteurs "peu ou pas explorés" dont l'accès "conditionne l'insertion professionnelle et sociale des personnes, en particulier des jeunes": la formation professionnelle, l'achat d'une voiture d'occasion, l'assurance automobile, des complémentaires-santé, du crédit à la consommation, de la reprise d'entreprise et l'hébergement touristique.

Pour tester ces marchés, ils ont également créé six profils types: un homme de 22 ans "d'origine française", une femme de 22 ans "d'origine française", un homme de 22 ans "d'origine africaine", une femme de 22 ans "d'origine africaine", un homme de 22 ans "d'origine française" résidant dans un "quartier politique de la ville" (quartier populaire) et un homme de 42 ans "d'origine française". 

"Menés sur plus d'un an (janvier 2015 - février 2016) 2527 tests ont été ainsi réalisés sur la base de plusieurs offres, ce qui a nécessité l'envoi de 15 162 demandes", précise dans un communiqué l'association, qui évoque "des résultats édifiants" à l'issue de l'étude "Diamant".

Que montre l'étude?

France Info a eu accès en avant première aux résultats de cette étude pour les secteurs de la banque et de l'assurance, des secteurs particulièrement décisifs pour celles et ceux qui débutent leur vie.

  • Un jeune de quartier populaire a moins de chances d'obtenir une assurance automobile et payera plus cher s'il a une réponse positive

Pour tester ce marché, 228 demandes ont été envoyées de la part des six profils fictifs à 38 sociétés d'assurance. Le jeune homme d'origine africaine a reçu le plus d'accords de principe (86,8%) et les autres profils ont obtenu sensiblement le même résultat, à l'exception du jeune résidant dans un "quartier politique de la ville", qui n'obtient que 78,9% de réponses positives.

Ce jeune homme devra également débourser en moyenne 681,40 euros par an, contre 621,20 euros pour un jeune du même âge, mais vivant ailleurs. Le plus avantagé sera l'homme d'origine française de 42 ans, dont le coût annuel de l'assurance est de 586,40 euros.


Lire la suite : Assurances, prêts, mutuelles... Les discriminations ne touchent pas que l'emploi - L'Express


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