Le cadre est posé. Une semaine avant de livrer le détail de son programme, annoncé pour le jeudi 2 mars, Emmanuel Macron en a tracé les contours budgétaires. Dans une interview donnée aux Échos, puis ce vendredi sur RMC, le candidat à l'élection présidentielle promet une politique «sans cadeau, ni rigueur supplémentaire». Il entend réduire la dépense publique française de trois points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d'euros d'économies. Cela passera notamment par la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. En parallèle, l'ancien ministre de l'Économie promet un plan d'investissement public de 50 milliards d'euros.
Voici les principales orientations détaillées ce vendredi.
• 60 milliards d'euros d'économies. Emmanuel Macron vise 15 milliards d'euros d'économies sur l'assurance-maladie, grâce notamment à une réorganisation du système de soins et à une modernisation de l'hôpital, et «10 milliards d'euros d'économies sur l'assurance-chômage grâce aux réformes structurelles». «Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022», dit-il. Emmanuel Macron ajoute 25 milliards d'euros d'économies dans le fonctionnement de l'État, et promet «un mode de gouvernance totalement nouveau» et des «souplesses» dans la fonction publique. Les collectivités locales seront appelées à baisser leurs dépenses de 10 milliards d'euros. L'ex-locataire de Bercy assure, en revanche, qu'«il n'y aura pas d'allègements des pensions de retraite».
• Le respect des 3% de déficit. Emmanuel Macron dit vouloir respecter la règle européenne des 3% de déficit, «avec des prévisions de croissance prudentes: 1,4% cette année, 1,8% en 2022». S'agissant de l'Europe, il appelle à la création d'un poste de ministre de l'Économie et des Finances de la zone euro, qui serait à la tête d'un «vrai budget» de plusieurs centaines de milliards d'euros, ce qui «permettra de réaliser les investissements nécessaires et de réagir ensemble aux crises».