La Cour de justice de l'UE a débouté mardi Marine Le Pen, à qui le Parlement européen réclame 300 000 euros pour avoir rémunéré avec les deniers européens une assistante européenne dotée de fonctions au siège du parti.
La justice européenne a confirmé mardi 19 avril que la cheffe de l'extrême droite française, Marine Le Pen, devait rembourser près de 300 000 euros réclamés par le Parlement européen, en raison de l'emploi douteux d'une assistante parlementaire quand elle était eurodéputée.
Le Tribunal de l'Union européenne, basé à Luxembourg, a débouté la présidente du Rassemblement national (RN, ex-Front National) qui demandait l'annulation d'une décision de recouvrement de cette somme prise par le Parlement européen fin 2016.
"Mme Le Pen n'a pas été en mesure de prouver que son assistante a réalisé un travail concret. (...) Elle n'a fourni aucune preuve d'une activité de la part de l'assistante parlementaire qui entre dans le champ de l'assistance parlementaire", note la cour de Luxembourg dans son arrêt.
La même juridiction avait déjà rejeté l'an dernier la demande en référé de Marine Le Pen de suspendre les retenues sur son salaire d'eurodéputée, mises en place par le Parlement pour récupérer son dû dans cette affaire, estimé à 298 500 euros.
Le Parlement européen a déjà récupéré 60 000 euros
Marine Le Pen, eurodéputée de 2009 à 2017, avait en effet vu son indemnité parlementaire et son indemnité de séjour amputées de moitié à partir de début 2017. Ces recouvrements avaient cessé de fait quand elle a quitté le Parlement européen au courant de l'année 2017.
Les retenues réalisées avant son départ sur ses revenus d'eurodéputée ont permis au Parlement de récupérer environ 60 000 euros, a indiqué une source parlementaire. Pour le reste, le Parlement européen compte sur les suites de la procédure en cours devant la justice française, dans laquelle il s'est porté partie civile. Le recouvrement contesté par Marine Le Pen porte sur des sommes liées à l'emploi de Catherine Griset en tant qu'assistante parlementaire de fin 2010 à début 2016.
S'appuyant sur une enquête de l'Olaf, l'Office antifraude de l'UE, le Parlement européen avait estimé que Marine Le Pen lui devait au total environ 340 000 euros pour les emplois jugés fictifs de Catherine Griset, ainsi que d'un autre assistant parlementaire.
Marine Le Pen dispose désormais de deux mois pour demander un éventuel pourvoi devant la Cour de justice de l'UE.