Les États-Unis ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'ouvrir une nouvelle enquête sur l'usage d'armes chimiques en Syrie. Des diplomates des Nations unies se sont rencontrés jeudi pour discuter de ce projet de résolution américain, consulté par l'AFP. Selon le projet de texte présenté au Conseil de sécurité mercredi, une commission d'enquête de l'ONU, l'UNIMI, se chargerait pendant un an «d'identifier les auteurs d'attaques à l'arme chimique en Syrie». Le régime syrien, qui a plusieurs fois démenti utiliser des armes chimiques, a été pointé du doigt ces dernières semaines pour des attaques présumées au gaz de chlore. Un diplomate souligne cependant auprès de l'AFP qu'il est fort improbable que la Russie, alliée de Damas, soutienne ce projet américain.
Il y a quelques jours, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme dénonçait encore 14 cas de suffocation probablement liés à une attaque au gaz de chlore en février sur la Ghouta orientale. Un enfant est décédé. Le fief rebelle, aux portes de Damas, est visé depuis le 18 février par une offensive d'ampleur des forces gouvernementales, qui a tué plus de 500 personnes. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a ouvert une enquête. Les investigations sur la base de témoignages, de photos et de vidéos, se limiteront néanmoins à déterminer si des armes chimiques ont été utilisées car le mandat de l'OIAC ne lui permet pas de déterminer qui en sont les auteurs. L'organisation a déjà identifié des dizaines d'attaques chimiques dans le pays.
Washington et Moscou se reprochent mutuellement l'impasse constatée après sept ans de conflit. Il y a trois mois, la Russie a mis son veto à un projet de résolution américain prolongeant d'un an le mandat des experts internationaux enquêtant sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie. De son côté, Moscou a proposé en janvier une résolution prévoyant un nouvel organisme d'enquête. Ce dernier a été jugé «inacceptable» par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Paris a dernièrement brandi la menace de frappes en cas de «preuves avérées» d'emploi d'armes chimiques proscrites contre des civiles et Washington n'exclut pas cette option. En avril 2017, Donald Trump avait ordonné le lancement de missiles de croisière sur une base syrienne d'où provenaient les armes chimiques utilisées lors de l'attaque aérienne sur Khan Cheikhoun. Les experts de l'ONU avaient attribué celle-ci au régime syrien. Des accusations rejetées par Moscou et par Damas.
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Armes chimiques en Syrie : Washington veut une nouvelle enquête à l'ONU - Le Figaro
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