Enfin ! Il était difficile de ne pas avoir ce mot à l’esprit en assistant, mercredi 14 mars, à la réélection d’Angela Merkel par le Bundestag. Cent soixante et onze jours après les élections législatives du 24 septembre 2017, la chancelière allemande a, enfin, été réélue pour un quatrième mandat, avec 364 voix sur 692.
Le vote a eu lieu à bulletin secret et le résultat a été proclamé, un peu avant 10 heures, par Wolfgang Schäuble, le président du Bundestag. Au vu du décompte, Mme Merkel n’a pas fait le plein des voix des groupes de sa majorité : si l’ensemble des députés chrétiens-démocrates (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD) avaient voté pour elle, elle aurait en effet obtenu 399 voix.
Avec cette réélection, qui devait être suivie par la prestation de serment d’Angela Merkel et de ses ministres au Bundestag, en milieu de journée, une longue parenthèse se referme. Depuis la naissance de la République fédérale, en 1949, jamais autant de temps ne s’était écoulé entre des élections législatives et l’investiture d’un nouveau gouvernement. En 2009, cela avait pris un mois. En 2013, il avait fallu attendre trois mois. Cette fois, presque six mois auront été nécessaires.
Grand flou
Pour répondre à l’impatience de ses concitoyens, Mme Merkel a promis que sa nouvelle équipe serait très vite opérationnelle. « Le moment est venu de se mettre au travail », a-t-elle déclaré, lundi 12 mars, lors d’une conférence de presse. Ses partenaires répètent le même message. « Le nouveau gouvernement n’a en fait que trois ans devant lui. Il va donc falloir qu’il cravache », avait déclaré Manuela Schwesig, l’une des dirigeantes du SPD, dans un entretien paru, la veille, dans le quotidien Die Welt.
Au-delà de ces déclarations de bonnes intentions, le calendrier du nouveau gouvernement reste toutefois dans le plus grand flou. Interrogée sur le sujet, lundi, la chancelière s’est contentée d’annoncer qu’un séminaire gouvernemental serait rapidement organisé afin que chacun de ses quinze ministres présente sa propre feuille de route. En revanche, elle a opposé une fin de non-recevoir à ceux qui, dans l’opposition, la somment d’exposer un programme de réformes en cent jours.