Cela fait près de quatre mois que Maëlys, 9 ans, a disparu. Arrêté le 3 septembre, Nordahl Lelandais, dont le comportement au cours du mariage auquel assistait la fillette apparaît suspect aux enquêteurs, nie son implication dans cette affaire. Le trentenaire a été extrait, lundi matin, de sa cellule à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour être entendu par les gendarmes de la section de recherche de Chambéry sur une deuxième disparition : celle d'un militaire, le caporal Arthur Noyer, qui n'a pas été revu depuis la nuit du 11 au 12 avril, après une soirée entre amis. Sa garde à vue a été prolongée, mardi 19 décembre. Et le domicile de ses parents à Domessin (Savoie), où il résidait avant son incarcération le 3 septembre, a été perquisitionné.
Les deux disparitions ont eu lieu dans un périmètre d'une trentaine de kilomètres.
Les faits
Dans la nuit du 26 au 27 août, Maëlys disparaît lors d'une fête de mariage, celui d'un cousin de sa mère, organisé dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Lorsque ses parents s'inquiètent de ne plus voir leur fille, le DJ interrompt la musique et demande aux invités de la chercher.
Pendant une heure, les convives s'activent avant d'appeler les gendarmes. Les forces de l'ordre organisent une battue. En vain. Le parquet de Bourgoin-Jallieu lance un appel à témoins pour retrouver la fillette qui « ?mesure 1,30 m, pèse 28 kg, a la peau mate, les yeux marron et les cheveux châtains? ». L'enfant, qui habite dans le Jura et portait le soir de sa disparition « ?une robe sans manches? » et « ?des nu-pieds? » de couleur blanche, semble s'être évaporée.
Les premiers jours de l'enquête
Près de deux cents militaires et sapeurs-pompiers sondent les pièces d'eau avoisinantes. Notamment le lac d'Aiguebelette (d'une superficie de 5 kilomètres carrés), à une dizaine de kilomètres de là. Les forêts qui jouxtent cette commune sont explorées pendant près de deux semaines par six équipes cynophiles. Les chiens renifleurs retrouvent la trace de la fillette dans la salle, puis sur le parking. Pas au-delà.
Les 140 convives du mariage sont interrogés, 110 autres personnes sont également auditionnées par les enquêteurs. Deux autres soirées ont, en effet, lieu la même nuit dans la salle paroissiale de Pont-de-Beauvoisin distante de 350 mètres et dans un bar tout proche (moins de 500 mètres) du lieu où a disparu Maëlys.
Le corps n'ayant pas été retrouvé, l'hypothèse de l'accident est écartée. Très vite, la piste de la fugue est également abandonnée et la thèse de l'enlèvement privilégiée. La section de recherches de Grenoble, la compagnie de recherches de La Tour-du-Pin et la brigade territoriale de Pont-de-Beauvoisin accréditent, dès le 29 août, la thèse criminelle.
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