Alors que Marcel Jacob est convoqué ce lundi par la justice, L'Express a pu consulter les dernières déclarations de sa fille unique devant les gendarmes. Elle décrit un homme soumis à son épouse Jacqueline.
Marcel Jacob? Un homme "très impulsif" et "strict", capable d'administrer des "volées" sous l'effet de la colère. Jacqueline Jacob? Une femme "dominante", qui "dirigeait" son époux et "tenait les comptes" à la maison. Le couple Jacob? "Des gens très secrets", à la vie "spéciale" marquée par la pratique assumée de "l'échangisme".
Ce portrait peu flatteur du grand oncle et de la grand-tante de Grégory n'est pas le fruit de ragots de village, il est l'oeuvre de leur fille unique: Valérie Jacob. A 49 ans, elle a été longuement entendue par les enquêteurs les 10 et 12 octobre derniers pour décrire la personnalité de ses géniteurs, rattrapés par l'enquête 33 ans après les faits. Marcel et Jacqueline Jacob sont tous les deux mis en examen depuis le 17 juin et placés sous contrôle judiciaire, suspectés d'avoir participé à la mort de leur petit-neveu en 1984 et d'être les "corbeaux" de l'affaire. Eux contestent farouchement toute implication.
"J'ai toujours entendu dire qu'ils pouvaient s'absenter du travail"
Après son épouse il y a deux semaines, Marcel Jacob est à son tour interrogé ce lundi par la juge d'instruction pour la première fois depuis sa mise en examen. Dans cette affaire sans preuves directes, les déclarations de sa fille vont peser dans l'audition. Sans jamais désigner ouvertement ses parents comme responsables du crime, Valérie Jacob n'a pas caché ses forts soupçons à leur égard. Ni son ressentiment, elle qui a coupé tout contact il y a 26 ans, exaspérée par leurs moeurs libertines.
Devant les gendarmes, elle se souvient d'une requête "bizarre" de son père après la mort de Grégory le 16 octobre 1984. Marcel Jacob veut connaître en temps réel l'évolution de l'enquête. Il appelle sa fille, alors âgée de 16 ans, depuis son travail. "Il me demandait d'écouter les infos et je lui disais ce qu'il en était, confie-t-elle aux enquêteurs. Quand il rentrait le soir et qu'il avait loupé les informations, je lui répétais, car je regardais le journal télévisé. Je dois dire que je trouvais cela bizarre car il pouvait bien attendre d'avoir fini sa journée de travail pour se renseigner."