Des collectivités locales, mais aussi des riverains et des organisations syndicales souhaitent que la France conserve ses 10,01 % de parts dans la société gestionnaire de la structure aéroportuaire.
La rencontre était prévue mercredi 6 mars, elle a été décalée au jeudi 21 mars. Ce jour-là, les représentants des actionnaires publics minoritaires de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), que sont la région, le département, la chambre de commerce et la ville avec 40 % du capital, rencontreront le ministre des finances, Bruno Le Maire. Leur objectif : obtenir de l’Etat la garantie qu’il ne cédera pas ses 10,01 % dans la société gestionnaire de la structure aéroportuaire.
« L’aéroport est un outil de développement du territoire et doit rester dans les mains des pouvoirs publics », insiste Georges Méric, président (PS) du conseil départemental de la Haute-Garonne, détenteur de 5 % du capital. Carole Delga, la présidente (PS) de la région Occitanie, également actionnaire à 5 % d’ATB, y est aussi favorable. « Je n’ai qu’une position ferme : l’Etat doit rester actionnaire pour que le capital de la société reste en majorité aux mains d’un actionnariat public », assure-t-elle. Pour peser dans les discussions, la présidente avancera un argument. Cette structure « n’est pas qu’un simple aéroport commercial, elle est une plate-forme économique avec un enjeu industriel de souveraineté nationale. »
Pour rappel, en avril 2015, l’Etat vendait 49,99 % du capital d’ATB à l’actionnaire privé Casil Europe, qui avait, alors, mis sur la table 308 millions d’euros. Moins de quatre ans plus tard, le consortium chinois se désengage. Il cède sa participation, avec une plus-value potentielle à la clé, dont le montant n’a pas été confirmé. « Casil Europe a rempli, avec un an et demi d’avance, les trois objectifs fixés par notre business plan offensif », justifie la direction, chiffres à l’appui. En 2018, le troisième aéroport régional derrière Lyon et Nice affiche des résultats en hausse : un trafic record avec 9,6 millions de passagers, un chiffre d’affaires de plus de 150 millions d’euros et un résultat d’exploitation en croissance de 5 %.
Cependant, la décision de vendre ne fait pas l’unanimité. Elle fait même bondir le collectif contre la privatisation de la gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Ce regroupement d’organisations syndicales, d’associations de riverains affectés par le trafic aérien et de partis politiques dénonce « ce fonds rapace contrôlé par l’Etat chinois ».
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