En campagne pour sa réélection, la maire socialiste assure que la dette est maîtrisée, contrairement aux accusations de ses adversaires.
Promis, juré : Anne Hidalgo réélue en mars 2020, les impôts des Parisiens n’augmenteront pas pendant les six années de son mandat. La maire de Paris n’est pas encore officiellement candidate aux municipales. Elle ne devrait pas se dévoiler avant décembre, pour profiter au maximum de son statut d’édile, loin du ring. Une place l’attend sur la liste de François Vauglin, le maire socialiste du 11e arrondissement. Mais, jour après jour, l’équipe des candidats qui partiront avec elle et le programme qu’elle défendra se précisent.
A commencer par cet engagement fiscal clé : « Il ne serait pas raisonnable d’augmenter la fiscalité, alors que la hausse des prix de l’immobilier pèse déjà sur le pouvoir d’achat des Parisiens et que le consentement à l’impôt devient compliqué, affirme Emmanuel Grégoire, le premier adjoint, chargé des finances. Anne Hidalgo m’a donc demandé de préparer un projet en ce sens. »
En 2014, la candidate socialiste avait déjà pris un engagement similaire, qu’elle a tenu au prix d’un recours substantiel à l’emprunt. Faute de pouvoir taxer davantage les habitants, elle a financé ses investissements – environ 10 milliards d’euros sur la durée du mandat – en endettant la ville. La dette a bondi de 58 % en cinq ans, pour atteindre 5,7 milliards d’euros fin 2018, et même 5,9 milliards en incluant certains engagements annexes.
« Cette dette, ce sont nos futurs impôts »
A ce rythme, l’opposition s’attendait à ce que la dette s’envole jusqu’à 8 milliards d’euros en 2020. Et que cela conduise à une « inévitable hausse des impôts pour les Parisiens en 2020 », prédite plusieurs fois par Pierre-Yves Bournazel, élu macroniste de droite du 18e arrondissement et candidat à la Mairie de Paris. « Alourdir la dette n’est pas responsable, critique également Benjamin Griveaux, le candidat investi par La République en marche. Cette dette, ce sont nos futurs impôts ou ceux de nos enfants. »
Le choc fiscal redouté n’aura pas lieu, assure Emmanuel Grégoire, qui veut empêcher que ne s’installe l’image d’une maire « panier percé ». « La situation financière de la ville est parfaitement saine », déclare-t-il, en dénonçant « l’incompétence et la malignité de l’opposition ». Rien à voir avec la « quasi-banqueroute » dépeinte par le maire (Les Républicains) du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq. « Cette année, la dette aura même légèrement baissé, d’environ 50 millions d’euros, une première depuis 2003 », se félicite Emmanuel Grégoire.
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