Pierre Laurent avait promis un « discours offensif ». Il a tenu parole, dimanche 17 septembre, en clôture de la Fête de L’Humanité. Devant une foule clairsemée par la forte pluie, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) a largement attaqué la politique menée par le président de la République, Emmanuel Macron.
« Salut à vous, les fainéants, les parasites de la République, (…) les 99 % qui triment au royaume de l’argent, salut à vous qui créez toutes les richesses de ce pays par votre travail et qui n’avez que faire du mépris des puissants et du petit monarque Macron ! », a-t-il ainsi lancé avant de dérouler le programme communiste.
« Monsieur Macron, c’est ce débat, projet contre projet, que vous fuyez. Vous avez trompé les Français en prétendant incarner la modernité. Vous parlez de révolution, vous n’êtes que la Restauration. Vous invoquez Robespierre, mais vous gouvernez comme un roi capétien. »
Puis, revenant sur les déclarations du président, qui affirmait que les « Français détestent les réformes », M. Laurent a répondu :
« Ce peuple que vous méprisez, les aime tellement les réformes, qu’il en fait des révolutions : 1789, 1848, la Commune de Paris, la loi de 1905 sur la laïcité, le Front populaire de 1936, la Résistance et le programme du CNR, la création de la Sécurité sociale, 1968, l’abolition de la peine de mort, le Mariage pour tous… Non, Monsieur Macron, ce que les Français n’aiment pas, ce sont vos réformes rétrogrades et réactionnaires. »
« Oui, nous sommes bien les 99 % qui n’acceptent plus de subir éternellement la loi des 1 % qui se sont arrogés toutes les clés du pouvoir. Ces pouvoirs, nous voulons les reconquérir », a encore promis le premier secrétaire du PCF.
Le PCF participera à la marche du 23 septembre
Pierre Laurent est ensuite revenu longuement sur la réforme du code du travail, qu’il condamne sans réserves :
« L’inversion de la hiérarchie des normes permettra au patron de s’affranchir de la loi dans presque tous les domaines, (…) le CDI sera balayé par le contrat de chantier, jusqu’ici réservé au secteur du bâtiment, et les accords de compétitivité signés au niveau de toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le salarié qui n’accepterait pas les conditions négociées sera licencié pour faute. (…) Et les femmes enceintes n’auront pas le même congé maternité selon la branche où elles travaillent ! »
Il a salué le travail des syndicalistes, « héros du quotidien » et la mobilisation du 12 septembre et a appelé « à rejoindre, à amplifier cette mobilisation qui n’en est qu’à ses débuts ». « Ensemble, tout doit être fait pour du verbe assurer">assurer le succès de la prochaine mobilisation, dans quelques jours, jeudi prochain, le 21 septembre, et de toutes les autres mobilisations à venir. »