Depuis 2011, six jardins d’autoproduction potagère créés en pied d’immeuble sur 1 000 m2 à 2 500 m2 permettent à 170 familles d’y produire une partie de leur alimentation sur des parcelles familiales.
Depuis 2015, des délégations de citoyens, étudiants, techniciens ou élus de toute la France – mais également de Chine, du Vietnam ou du Québec – se rendent à Grande-Synthe pour un DDTour (tour du développement durable). Cette visite de trois heures et une demi-douzaine d’étapes en terre de transition écologique attire « 300 à 350 personnes par an », selon Jean-Christophe Lipovac, directeur de projet de transition écologique et sociale de la commune, qui joue les tour-opérateurs quand le maire, Damien Carême, ne s’en charge pas.
« A l’exception du Rassemblement national et des Patriotes, observe M. Lipovac, des élus de tout bord viennent chercher ici l’inspiration, ou la confirmation que l’écologie n’est pas un concept bobo, mais une solution au quotidien. » Marie Henneron, de la mairie de Fourmies, commune rurale du Nord de 12 500 habitants à 30 km au sud de Maubeuge, qui abrite 35 % de chômeurs, confirme : « Nous avons amené ici un bus d’habitants pour leur prouver qu’une commune peut rebondir grâce à une démarche de transition écologique. »
Premier arrêt sur le chantier de l’Espace santé du littoral. « Résilience, non-toxicité et recyclabilité » président à la conception du futur bâtiment « démontable à 83 % et pensé comme une banque de matériaux récupérables ». Ses fondations ? Des pieux vissés afin de diminuer l’impact sur le site.
« Emplois régionaux durables »
Ses parois intérieures en terre crue régionale offriront une meilleure régulation de l’air que les classiques briques cuites, les traditionnelles poutres de sapin seront remplacées par une essence nordiste, le « peuplier blanc et sans nœuds ». L’isolation thermique, phonique, ignifuge intégrera des déchets de carrière et des ballots de paille locaux. Un mur végétal contribuera à l’épuration de l’air et les eaux usées seront traitées par un système de purification à base de microalgues. « Les exigences du cahier des charges ont stimulé la créativité et vont générer des emplois régionaux durables », assure M. Lipovac.
Grande-Synthe offre des lieux à la fois écologiques et nourriciers. Comme la « forêt qui se mange », un corridor d’arbres fruitiers en libre-service qui ceinture la ville. Depuis 2011, six jardins d’autoproduction potagère créés en pied d’immeuble sur 1 000 m2 à 2 500 m2 permettent à 170 familles d’y produire une partie de leur alimentation sur des parcelles familiales. Sans pesticides, bien sûr. En louant des terrains pour 65 euros par an, Grande-Synthe contribue également à la mise en place d’une filière locale de maraîchage bio qui trouve localement des débouchés.
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