La présidente du RN, Marine Le Pen, poursuit son positionnement de première opposante à Emmanuel Macron et pose des jalons pour 2022 lors de l’université d’été du parti, qui s'est tenue ce week-end.
La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a lancé, dimanche 15 septembre, la bataille des municipales en attaquant de front Emmanuel Macron, avec déjà la présidentielle 2022 en vue.
Le chef de l’Etat « est déjà en campagne présidentielle. (…) On ne va pas le laisser faire campagne tout seul », a glissé samedi à la presse Marine Le Pen, avant de prononcer un discours à Fréjus (Var). Les municipales en mars 2020, puis les départementales et les régionales en 2021, « ce sont des mousquetons qu’on fixe sur la paroi pour grimper jusqu’à l’objectif final », l’Elysée en 2022, selon la présidente du RN.
Si le parti d’extrême droite est sorti victorieux des élections européennes fin mai, le scrutin municipal s’annonce moins favorable. La cheff du RN n’est d’ailleurs « pas sûre d’avoir plus de listes » qu’en 2014 mais assure qu’il y aura « plus de listes avec des potentiels gagnants ».
Il s’agit surtout pour le RN de s’implanter davantage, en irriguant autour de la dizaine de villes déjà conquises, dans ses bastions des Hauts-de-France et du pourtour méditerranéen.
Ouvrir aux personnalités extérieures et aux jeunes
Le RN mise sur l’ouverture de ses listes à des personnalités extérieures au parti, comme à Paris ou à Carpentras (Vaucluse), où la première place revient à un général à la retraite. L’ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, qui a rendu publique leur séparation cette semaine, se présente sans logo RN à Perpignan pour favoriser un « rassemblement local ».
David Rachline, élu à seulement 26 ans maire de Fréjus (53 000 habitants), la plus grosse ville tenue par le RN, a appelé les jeunes de son parti à se présenter aux municipales « pour tout remettre à plat » dans les communes : renforcer la sécurité et réduire les dépenses, y compris celles dédiées aux associations « qui ne servent à rien (…), sous prétexte de promouvoir, par exemple, le vivre-ensemble ».
Marion Maréchal « un peu jeune » pour 2022
La cheffe du RN s’est une nouvelle fois démarquée de son encombrante nièce Marion Maréchal, invitée vedette d’une « convention de la droite » organisée par ses proches le 28 septembre. « Je ne suis pas dans une stratégie d’union des droites [soutenue par Marion Maréchal] mais d’union nationale », a expliqué Marine Le Pen, qui trouve par ailleurs sa nièce « peut-être un peu jeune » pour représenter le RN en 2022. Tante et nièce ne font pas non plus entendre la même musique dans leur opposition à l’élargissement de la PMA. Marion Maréchal ira manifester le 6 octobre, mais pas Marine Le Pen.
Marine Le Pen aura, en revanche, du mal à vanter comme en 2018 la capacité à gouverner de ses alliés en Europe, comme le FPÖ autrichien et la Ligue italienne, qui ne sont plus au pouvoir.
Déboires médiatiques et judiciaires
La rentrée du RN a été marquée par des tensions avec la presse. Le parti a retiré samedi, avant de se raviser après des protestations, son accréditation à un journaliste de Libération après la diffusion par le quotidien d’un portrait de David Rachline. Les journalistes de Mediapart et de l’émission « Quotidien » sont toujours interdits d’entrée aux événements du RN depuis 2012.
Le parti a aussi été rattrapé par l’affaire de ses emplois présumés fictifs au Parlement européen, dans laquelle son ancien président Jean-Marie Le Pen a été mis en examen vendredi pour « détournement de fonds publics ». Les profils de la nouvelle équipe d’assistants RN au Parlement européen suscitent également des interrogations.
Source : A Fréjus, le Rassemblement national prépare les municipales, mais surtout la présidentielle